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Date

  • 18 mai 2022 | 18 mai 2022

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Après avoir obtenu son diplôme du doctorat de troisième cycle en Sciences de l’eau en 1987 à l’université Cadi Ayyad, Madame Laila Mandi a intégré le corps professoral de la faculté des Sciences Semlalia en tant que Maître assistante. En 1994, elle a obtenu son diplôme de doctorat d’état dans le domaine des Sciences de l’eau et l’environnement ce qui lui a permis d’être promue Maître de conférence puis Professeur de l’enseignement supérieur à partir de 1998. En 2001, elle a été désignée par l’université Cadi Ayyad en tant que coordonnatrice nationale du Pôle de Compétences Eau et Environnement (PC2E), réseau marocain regroupant les laboratoires accrédités de 19 établissements universitaires (300 enseignants-chercheurs) dont le point focal a été domicilié à l’université Cadi Ayyad. Grâce à ses efforts considérables déployés pour rende ce pôle actif et productif, le PC2E a été reconduit par le ministère de tutelle pour un nouveau mandat
2011-2016. Parmi les 11 coordonnateurs des pôles de compétences restructurés, Laila Mandi représentait la
seule femme au Maroc à coordonner l’un de ces pôles.

En 2005-2010, Laila Mandi a été responsable de la filière de Licence Professionnelle Gestion de l’Assainissement en Milieu Urbain (LP-GAMU), qu’elle a crée dans le cadre du PC2E à la Faculté des Sciences Semlalia en partenariat avec VEOLIA Water et l’université de Limoges (France) pour répondre à un besoin important en techniciens dans le domaine de l’assainissement au Maroc. Plus de 90% des lauréats des 5 promotions de LP-GAMU ont pu intégrer le marché de l’emploi. En 2007, elle a été aussi responsable de LP-GAMU offerte en formation continue diplômante destinée aux fonctionnaires des communes, des bureaux d’études et des opérateurs (Régies, ONEE…). Laila Mandi a également participé à la création de trois masters professionnels au sein de la faculté des sciences Semlalia : Ingénierie de l’assainissement et management de l’environnement (IAME) 2008-2011 ; Ingénierie et Gestion de l’Environnement Industriel (IGEL) 2011-2013 et Ingénierie et Gestion de l’Environnement Urbain et Industriel (IGEUI) 2014-2016, pour lesquels elle a siégé en tant que membre du conseil de filière et a coordonné des modules de formation et/ou du stage professionnel.

En 2008, elle a été nommée par l’université Cadi Ayyad en tant que directrice du Centre National d’Etude de Recherche sur l’Eau et l’Energie (CNEREE) crée dans le cadre du plan quinquennal 2000-2004 par le ministère de la Recherche Scientifique et dont la mission principale est de renforcer le lien entre la communauté des chercheurs et le milieu socio-économique selon une approche R&D qui vise à faire bénéficier les acteurs de développement des résultats de la recherche et à orienter la recherche vers les préoccupations du développement. C’est dans cette optique que Laila Mandi a initié et coordonné plusieurs
projets R&D en partenariat avec les opérateurs socio-économiques dont 3 projets ont abouti à l’implantation de technologies de traitement des eaux usées à faible coût dans le milieu rural et dans des écoles. Les intérêts de recherche de Laila Mandi sont particulièrement : les technologies de traitement de l’eau (eaux usées domestiques et industrielles) ; la réutilisation des eaux traitées en agriculture et les études d’impact des déchets sur la qualité des ressources en eau. Elle a coordonné plusieurs projets de recherche à l’échelle nationale et internationale. Dans le cadre de ses projets, Laila MANDI a assuré l’encadrement de plus de 30
thèses de doctorats. Elle est auteur de plus de 200 articles scientifiques, de plusieurs chapitres d’ouvrages et a à ses actifs 4 brevets d’invention dans le domaine du traitement des eaux usées. Avec son groupe de recherche dont elle assure la supervision, elle a développé des solutions innovantes fondées sur la nature pour le traitement des eaux usées domestiques permettant ainsi palier aux problèmes de la sécheresse et de répondre aux objectifs du développement durable à l’horizon 2030 en particulier l’ODD6 (Eau et assainissement pour tous) et l’ODD13 (Action climat).

Laila Mandi a aussi contribué au rayonnement de l’université Cadi Ayyad en organisant et présidant plusieurs manifestations scientifiques internationales et nationales dans le domaine de l’eau et l’environnement. Elle a été également membre du comité scientifique de plusieurs conférences internationales. Elle a été invitée plusieurs fois à donner des conférences dans des événements nationaux et internationaux. Elle est aussi Referee dans plusieurs journaux scientifiques internationaux de haut niveau. En tant qu’expert dans le domaine de l’eau reconnu à l’échelle internationale, Laila Mandi a été sollicitée pour évaluer plusieurs projets de recherches par la CE, l’ANR, l’US-AID, le projet MIRA, le projet MedSpring et plusieurs projets du CNRST Marocain. Sur le plan national et à la demande de la CNAE, elle a participé aussi à l’évaluation de plusieurs projets d’UFR DESA, DESS et Doctorat.

A l’échelle nationale, elle a été nommée membre représentant l’université Cadi Ayyad dans la Commission Nationale de Recherche Scientifique en 2005 et a participé à l’élaboration de la stratégie nationale pour le développement de la recherche scientifique à l’horizon 2025 par le Ministère de l’Education Nationale, de la Formation des Cadres, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique. En 2007-2009, elle a été membre du Conseil Scientifique Consultatif du Centre National de l’Energie, des Sciences et des Techniques Nucléaires (CNESTEN). En 2008-2010, elle a été présidente de la commission Recherche/Développement
de l’Agence du Bassin hydraulique Tensift Alhaouz (Marrakech) et membre du comité de pilotage de l’Observatoire Régional de l’Environnement et du Développement Durable de Marrakech (OREDD) puis en 2014-2017, membre du comité scientifique du Centre National de recherche Scientifique et Technique. A l’échelle internationale, Laila Mandi a été nommée, en 2014, en tant que membre du Comité consultatif technique auprès de l’Agence intergouvernementale panafricaine (EAA) pour l’eau et l’assainissement et en tant que membre du collège des personnalités qualifiées de l’Académie de l’Eau de France. En 2015, Laila Mandi est désignée lauréate de la 10 ème édition du prix de la Banque islamique du développement (BID) consacrée à la contribution des femmes dans la gestion des ressources en eau ; ce prix lui a été décerné par S.E.M. Felipe Nyusi, le président de la République du Mozambique, en marge de la cérémonie d’ouverture de la 40 ème Réunion Annuelle des Gouverneurs de la BID qui s’est tenue le 10 juin 2015 à Maputo, pour récompenser son soutien aux associations dans le monde rural à mettre en œuvre des
projets d’assainissement qui visent à améliorer leur qualité de vie et sa contribution au renforcement de leurs capacités.

Exemples de projets phares :

Pr. Mandi a initié et supervisé plusieurs projets exceptionnels de recherche & développement liés à la sécurité de l’eau dans les territoires pour le développement durable et la sécurité alimentaire dont nous citons quelques uns:

1) Projet d’Assainissement et de Réutilisation des Eaux Usées dans la Zone de Tidili – PAREUZT (Province du Haouz, Région de Marrakech) :
Grace à son expertise dans le domaine de l’eau et l’assainissement, madame Laila Mandi a soutenu l’Association Tissilte pour le Développement (ATD) pour mettre en œuvre un projet qui vise à améliorer les conditions de vie aux douars Timzguida, Tamatilte et Touarte situés dans la commune Rurale de Tidili, Province d’Al Haouz, par un traitement approprié et durable des eaux usées. Pr. Laila Mandi a soutenu l’Association Tissilte pour le Développement (ATD) dans le montage du projet qui a obtenu un financement par l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) de 1 554 399,00 $ pour la période 2011-2014. Les principaux objectifs de ce projet étaient, l’amélioration durable des conditions sanitaires des populations bénéficiaires du projet et l’amélioration des conditions du milieu naturel situé en aval des 3 douars notamment la protection des ressources en eau et la valorisation des eaux usées traitées en agriculture. Le projet a concerné une population d’environ 2100 habitants fortement impliquée dans la conduite du projet à travers la concertation et la formation. Notamment en matière de santé, de protection de l’environnement et de réutilisation de l’eau traitée par la station d’épuration par filtres plantés. En tant que partenaire principal du projet PAREUZT et membre du comité de pilotage, madame Laila Mandi a contribué par son apport technique et scientifique, par ses conseils, dans le choix de la STEP, dans le renforcement des capacités et l’organisation des Ateliers de formation destinés aux femmes et aux hommes des villages concernés et par le suivi des performances de la station de traitement dans le cadre d’une convention de partenariat entre l’association ATD et le CNEREE. Le projet constitue maintenant une démonstration réussie dans la province du Haouz inspirant d’autres villages à le dupliquer.

2) Projet sur l’utilisation des filtres plantés pour le traitement des eaux grises d’une école primaire à Marrakech Le présent projet consistait en la mise en place d’une unité de traitement par Filtre Planté à écoulement horizontal développé à l’université Cadi Ayyad et qui a fait l’objet d’un brevet (MA 37804 BI; CI. International : C02F 3/32 ; C02F/30 ; Date of publication : 28.04.2017). Cette écotechnologie a été utilisée pour la dépollution des eaux grises émanant des lavabos collectifs d’une école primaire de 1300 élèves, en vue de leur réutilisation dans l’arrosage des espaces verts en remplacement de l’eau potable. La justification
d’un tel choix repose sur une bonne intégration paysagère, des rendements épuratoires compétitifs, une gestion aisée, l’usage des matériaux locaux pour le garnissage du filtre, un coût d’investissement rationnel et l’absence de l’apport énergétique. La réutilisation des eaux traitées pour l’arrosage des jardins de l’école a
permis de rationaliser les ressources en eau en diminuant les volumes d’eau potable utilisée par l’école avant l’implantation de cette technologie, par conséquent la réduction de la facture d’eau. Ce système de traitement des eaux grises par marais artificiel à écoulement horizontal sert comme un projet pilote à dupliquer dans d’autres écoles. A travers ce projet madame Laila Mandi a soutenu l’école Taib Lamrini à devenir une éco-école en contribuant au thème de l’économie de l’eau qui compte parmi les réalisations environnementales de l’école. Ce projet a été réalisé en partenariat avec l’Académie de Marrakech-Tensift-Al Haouz et
l’Observatoire de la Palmeraie de Marrakech.

3) Projet Ecobiofiltre pour le traitement et la valorisation des eaux usées (labélisé COP22) Le présent travail s’inscrit dans le cadre d’une convention tripartite entre l’Université de Shimane (Japon), le CNEREE-Université Cadi Ayyad et l’Office National de l’Energie et l’Eau potable. Cette écotechnologie a été développée au sein de l’université Cadi Ayyad et a été testée à l’échelle du laboratoire et pilote, et a été concrétisée par une réalisation à l’échelle réelle au niveau de l’annexe de la faculté de droit (université cadi Ayyad). Les résultats confirmés obtenus par l’équipe de recherche dirigée par Pr. Laila Mandi au sein du
CNEREE ont été valorisés sous forme d’un brevet vert (Brevet UCA: MA 37803 B1 ; Cl. internationale: B01D 25/02; C02F 3/02;C02F 1/00; Publié le 31.01.2017) et par la création d’une startup (GREEN WATER TREATMENT TECHNOLOGY) gérée par un doctorant (Mr Richard Mugani du Burundi) et incubée à la cité d’innovation de l’université Cadi Ayyad. La startup propose des stations de traitement écologique, à faible coûts et performantes destinées au traitement des eaux usées domestiques et des eaux douces polluées en vue de leur réutilisation en agriculture pour contribuer à la sécurité alimentaire ou dans l’arrosage des espaces verts pour contribuer à l’économie de l’eau.

A travers ces projets de recherche & développement, Pr. Laila Mandi a contribué à trouver des solutions écologiques, économiques et durables adaptées au contexte socio-économique marocain pour le traitement des eaux usées domestiques et des eaux grises en vue de protéger les ressources en eau superficielles et souterraines, qui se font de plus en plus rares. Le recours à l’utilisation des ressources en eaux non conventionnelles telles que les eaux usées traitées constitue une bonne alternative pour palier aux problèmes de la sécheresse qui sévit actuellement au Maroc, assurer la sécurité de l’eau et la sécurité alimentaire.